Que faire lorsqu'on a encore des rêves plein la tête et l'avenir devant soi ?
C'est la question que je me pose au sortir de ces sept années "d'apprentissage" de la vie.
Je sais qu'il me reste encore d'autres pays à découvrir, que l'envie de partir à l'aventure me tenaille mais je viens de quitter cette Marine
qui m'a ouvert les yeux sur le monde et a prolongé l'insouciance de mes dix huit ans...
Alors que faire ?
Ne te retourne pas, Uncle, regarde droit devant toi,
cette vie de "terrien" qui est desormais la mienne va me permettre si j'en ai toujours le desir de poursuivre mes rêves d'ailleurs de manière diférente
toujours avec les memes yeux et les mêmes envies.
Je vais travailler et cela va me permettre de voyager chaque fois que cela sera possible,
je voyagerai non pas pour dire "je suis allé là et ici aussi", non juste pour retrouver le plaisir que j'ai éprouvé à chacune de mes escales...
Le monde qui m'entoure est suffisament vaste pour que étancher ma soif de découvertes et je vais faire miennes ces quelques lignes :
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir; coeur légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons. Charles Beaudelaire - Les fleurs du mal.
Et maintenant !...
Pus de cinquante ans me séparent désormais de mes errances de marin. Qu'ai-je fait de ma vie d'après?
...Comme tous les "baby boomers", je n'ai eu aucune difficulté à entrer dans la vie active, mon sac à peine posé à terre, les propositions d'emploi
ont afflué. J'ai finalement opté pour une entreprise d'électronique de la région parisienne qui recrutait d'anciens officiers mariniers
ou officiers ...
Une fois encore, lors de mon choix pour ce nouveau monde,la chance m'a sourit, en trente cinq annéees de salariat, ce sera mon seul embarquement.
J'ai franchi la coupée du rafiot "travail" en matelot (technicien), j'ai quitté le bord en "officier des équipages" (1)(cadre 3A)
c'était le 31 décembre 2007.
J'ai bourlingué à travers la région parisienne, Asnières, Colombes, Gennevilliers, Paris, la Défense, Jouy en Josas, Elancourt au gré de l'évolution
de l'entreprise. J'ai essuyé des "coups de tabac" (2) lors des restructurations successives, mais je me suis accroché au
bastingage(3) pour arriver à bon port...
Sept ans après mon nouveau départ, j'ai épousé Mary,elle et moi travaillions dans le même labo, nous avons une fille, Annabelle et nous sommes
les grands - parents de trois moussaillons!
Ces activités de terrien ne m'ont pas empêché de de tenir la promesse que je m'étais faite de "vivre pour découvrir le monde" (voir ci-dessus),
Dès l'été 1974, je suis parti,à la découverte de la Turquie en camping -car (une revolution pour l'époque) avec deux couples d'amis,
plus tard j'ai découvert quelques grandes viles européennes (Lisbonne, Prague, Barcelonne ...)
Mais surtout, j'ai retrouvé ule monde de mes errances lorsque je ne suis rendu en Laponie puis en Mongolie ... deux destinations qui
aujourd'hui encore échappent à la vague touristique qui déferle sur tout les continents.
Pour ceux qui souhaitent connaitre le détail de ces deux "escales" cliquer ici pour la Laponie
et là pour la mongolie.
Lorsque nous avons quitté le rôle d'équipage(4) pour cause de retraite, nous avons décidé que notre dernière escale serait Nantes. et là ,
Est-ce un hasard ? Notre résidence nantaise s'appelle "le quai" en bord de Loire, et à quelques cent mètres en contre bas, solidement amarré à
l'autre rive, le MAILLE BREZE,(5)est là, lui aussi à la retraite.
De mon bacon je le regarde avec un brin de nostalgie. Ils sont derrière nous les appareillages(6)qui ont jalonné nos vies respectives
à l'époque de la vieille marine,(7)
maintenant, nous veillons sur nos errances en regardant le fleuve qui s'enfuit inexorablement vers la mer, ce monde sans horizon...